5.7.07

Monopoly

L'américain Lone Star met en vente ses 505 logements et 193 commerces !

Le dossier est ultra-confidentiel. Son nom de code : project sun and moon, (projet soleil et lune) Porté par une banque d'affaires, il s'agit d'une offre de vente du patrimoine du fonds d'investissement Lone Star, rue de la République : 50000 m² de boutiques et 41600 m² de logements. Selon nos informations, le document, dont nous avons eu connaissance, a été adressé à une vingtaine d'acheteurs potentiels (grands promoteurs, fonds d'investissement, investisseurs institutionnels). Le prix demandé avoisinerait les 250 millions d'euros, soit plus du double de celui investit par Lone star en 2004 (106 M€). Lors de la présentation de son projet, en 2004, Marseille République, filiale de Lone Star qui gère la réhabilitation d'une partie de la rue, expliquait que son engagement durerait jusqu'en 2010. Précisant qu'elle mettrait sur la table, grâce au concours de deux banques, plus de 300 millions d'euros pour réussir pleinement cette opération. Pourquoi alors un tel revirement de la part d'un fonds d'investissement de ce calibre? Certes, l'arrivée de "l'Américain" à Marseille fut houleuse, notamment s'agissant d'une partie de la classe politique locale et d'associations de locataires, critiquant les méthodes de relogement jugées"expéditives".Il est vrai aussi que la faible rentabilité, à court terme, d'un chantier de cette ampleur pourrait jouer un rôle déterminant. D'autres raisons encore pourraient avoir influencé les financiers de Lone Star qui s'est donné, au maximum, jusqu'à la fin de l'année pour mener à bien cet appel d'offres, selon le fameux document. En attendant, l'aboutissement dudit appel d'offres pourrait compromettre --à tout le moins ralentir-- la fin de la réhabilitation de cet axe, devenu l'une des priorités pour la Ville. Quant aux particuliers qui ont récemment acheté des appartements dans cette partie de la rue, ils auront nécessairement le sentiment d'avoir été trompés si, d'aventure, les nouveaux investisseurs changeaient soudainement de stratégie. Bien évidemment, nous n'en sommes pas encore là. Mais la question ne manquera pas d'être posée. Pour sa part, Eric Foillard, PDG de Marseille République, joint hier soir par téléphone, a démenti l'information, évoquant une "nouvelle entreprise de déstabilisation".

Par Florent Provansal ( fprovansal@laprovence-presse.fr )

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